Initiative de Solidarité à la Grèce qui Résiste - Bruxelles
MANNIFESTATION – jeudi, 20 mai 2010
12:30 Rond-point Schuman
Protestation devant le Conseil et la Commission Européenne, la Représentation Permanente Grecque , la Fédération Européenne des Banquiers et le lobby des produits dérivés – Disloque à la Square de Meeûs
FMI GO HOME!
Les mesures imposées à la Grèce en tant que « bénéficiaire » du prêt FMI- zone euro vont détruire les structures sociales déjà fortement dégradées suite à la perpétuation des mesures d'austérité financière imposées pour l'entrée du pays dans la zone Euro et suite au détournement d’argent public et aux relations clientélistes entretenues par les gouvernements successifs durant les trois dernières décennies.
Ces dix dernières années, plus particulièrement suite à l'entrée de la Grèce dans la zone euro, les prix ont grimpé pour atteindre le même niveau qu'en Belgique, tandis que les salaires sont deux fois moins élevés que ceux des Belges, ce qui fait que le pouvoir d'achat des Grecs est nettement plus bas que le pouvoir d’achat moyen de l'UE. Alors que le coût de la vie est comparable à celui de la Belgique, la plupart des jeunes travailleurs (y compris des diplômés universitaires) ne reçoivent en Grèce que le salaire minimum de 700 euros et le taux de chômage parmi les jeunes atteint le 40%.
Le programme approuvé par le FMI- zone euro fait tomber le salaire minimum pour les jeunes à 640 euros. En mettant en avance les prétendus « privilèges des fonctionnaires publics » (qui ne consistent qu'en 20% de la population active), le gouvernement supprime les 13ème et 14ème mois de salaire. C'est-à-dire il diminue la revenue annuelle d’un fonctionnaire moyen avec plusieurs décennies d’expérience de 23.000 à 19.000 Euros. Il supprime également les 13ème et 14ème mois de retraite tant pour les employés du secteur public que pour ceux du privé. Les mesures touchent fortement aussi les employés du secteur privé à travers le gel des salaires et l'augmentation très forte de la TVA (de 19% à 21%, voire 23%). Il y a aussi l'intention claire d'abolir les conventions collectives. La nouvelle loi prévoit déjà une baisse des indemnités de licenciement et affaiblit les dispositions concernant les licenciements collectifs. Des milliers d'employés tant dans le secteur public au sens large que dans le secteur privé n'ont pas été payés depuis des mois, la crise servant de prétexte.
Les dépenses pour la santé et l'enseignement ont été encore rétrécies, et ne constitueront en somme qu'une partie du budget moindre que celle affectée au remboursement de la dette. Il est estimé que le prêt FMI- zone euro va encore augmenter la dette de la Grèce de 125% à 150%. Il va ralentir l'économie pendant des années. Les conséquences du démantèlement des structures de santé publique, des politiques sociales et de l’enseignement vont être ressenties pendant des décennies. Si les mesures passent, la prochaine génération en Grèce sera massivement plus pauvre que l'actuelle, tant au plan matériel qu'au plan culturel. Il suffit de regarder les expériences des autres pays qui ont subi le passage du FMI (i.e. la Hongrie).
Le prêt du FMI- zone euro n'est pas une « aide » pour la Grèce
C'est un prêt à usure (5% d'intérêts pour la partie de la zone euro et un outil pour supprimer toute forme de cohésion sociale et de solidarité. C'est le produit du chantage du monopole des trois agences internationales de notation financière (Moody's, Standard and Poor's et Fitch). Aujourd'hui, très peu de gouvernements dans le monde ont des marges de manœuvre dans leur réaction, une fois qu'ils sont ciblés par ces agences.
Le prêt n'est pas « offert » pour sauver le peuple grec mais pour sauver à tout prix les banques et la monnaie unique contre le peuple grec.
La politique suivie aujourd'hui en Grèce ne doit pas se reproduire contre d'autres peuples européens, comme l'espagnol, l'irlandais, le portugais, ou le belge - car, aussi en Belgique, sous le prétexte des diversités linguistiques, le plan de démanteler l'Etat social est déjà mis en cours.
Qui sommes-nous ? Que réclamons-nous ?
Nous sommes un groupe / une initiative de Grecs qui habitent et travaillent en Belgique mais aussi d'autres personnes qui vivent ici et se rendent compte de l'importance du résultat de la lutte en Grèce pour toute l'Europe, voire le monde entier.
A travers cette initiative nous voulons exprimer :
- notre Solidarité aux grévistes et aux manifestants en Grèce ;
- notre Condamnation de la violence de l'Etat grec : des invasions barbares par la police dans des maisons et lieux de rencontres de militants, des agents provocateurs paraétatiques voire de la police, qui s'insèrent dans les foules des manifestants afin de tâcher les luttes ;
- notre Horreur devant le crime qui a coûté la vie à 3 Grecs, le 5 mai, et dont les acteurs sont toujours inconnus. L'administration de la banque Marfin est au moins complice, étant donné le manque de respect des normes de sécurité dans le bâtiment de l'agence ;
- le besoin de Soutenir les Services Publics et de défendre les Droits Sociaux ;
- notre conviction qu’une solution alternative au prêt FMI- zone euro existe : c'est la Renégociation de la dette de la Grèce en vue d'arrêter le démantèlement du tissu social en Grèce et en Europe ;
- notre demande que la crise soit finalement payée par ceux qui l'ont créée, les banques privées, aujourd’hui plus riches encore qu’avant la crise ;
- notre demande d’un contrôle démocratique sur les banques ;
- le besoin d'un contrôle démocratique sur la politique monétaire et de souveraineté monétaire.
NON AU DEMANTELEMENT DES ACQUIS SOCIAUX EN GRECE ET EN EUROPE !
SOLIDARITE ET LUTTE EUROPEENNE !